Sur les rails du viaduc de la ligne 18 avec Enguerran Gollot

  • Ligne 18

Ouvrages Camille Claudel - Viaduc de la ligne 18

Suivez-moi avec Enguerran Gollot, directeur travaux chez Alstom
La ligne 18 connaît une avancée majeure cet automne avec l’arrivée des premiers rails sur le viaduc, entre Saclay et Orsay. Des rails soudés sur site et tractés de façon spécifique pour ce tronçon aérien du Grand Paris Express. Ces premiers travaux d'équipements ferroviaires, Enguerran Gollot, directeur travaux chez Alstom, a accepté de nous les montrer de plus près.

L’arrivée du premier rail, une étape marquante pour la ligne 18

C’est à Palaiseau, et plus précisément à l’ouvrage Camille Claudel, que nous l’avons retrouvé. Entouré des équipes d’Alstom, Enguerran Gollot supervise actuellement les travaux de soudure des rails sur le viaduc de la ligne 18. Avant d’accéder au chantier, un point sécurité s’impose. Zones de travail à respecter, équipements obligatoires, risques éventuels et biodiversité sur le chantier, rien n’est laissé au hasard. Et pour cause, entre soudure des rails, assemblage et opérations de levage, l’aménagement et l’équipement du viaduc progressent vite depuis cet été : « Près de 70 compagnons sont mobilisés en ce moment pour la pose des voies ferrées. En avril 2024, nous devrions être 250 ! », précise Enguerran.

En savoir plus sur le viaduc de la ligne 18

Pour se rendre sur le chantier depuis la base-vie, dix minutes en voiture sont nécessaires. Sur la route, on devine le tracé du futur métro, le tunnel s'imagine facilement et la partie au sol est déjà visible. C’est d’ailleurs ici que nous rencontrons l’équipe en charge de la soudure électrique des rails.

Portrait de Enguerran Gollot, directeur travaux du viaduc de la ligne 18
Portrait de Enguerran Gollot, directeur travaux du viaduc de la ligne 18

Le rail de la ligne 18

Fabriqué par une aciérie dans le nord-est de la France, le rail de la ligne 18 est dit « basses émissions carbone ». Il répond ainsi aux ambitions de la Société du Grand Paris de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre durant les travaux. Composé à plus de 95 % de ferrailles recyclées, il est aussi produit à l’aide d’un four électrique, ce qui permet de réduire les émissions CO de 70 % par rapport à un rail traditionnel. Soit une économie de 7 000 tonnes de gaz à effet de serre pour la ligne 18.

Des méthodes originales dédiées au viaduc

Ces rails, livrés en longueur de 18 mètres par convois exceptionnels, sont assemblés par soudure électrique à étincelage. Cette méthode, plus rapide et plus fiable, consiste à générer un arc électrique qui chauffe les deux abouts. Ils sont ensuite joints à l'aide de vérins hydrauliques. Deux compagnons, équipés spécifiquement pour cette opération, réalisent la soudure. Un moment clé puisqu’il s’agit de maîtriser tous les paramètres de la machine et de garantir la solidité et la qualité de la soudure. Pour Enguerran, les avantages de cette méthode sont évidents : « Ce type de soudure permet de multiplier par cinq les rendements d'exécution de soudure par rapport aux techniques traditionnelles. C'est la technique la plus moderne et qui offre une qualité inégalée. »

Les compagnons Alstom constituent ainsi des barres de 200 mètres qui, une fois soudées, doivent être acheminées sur le viaduc. Pour cela, elles sont tractées à l'aide d'une « pelle », un engin de chantier motorisé et équipé d'une pince qui tire les rails, adapté à la circulation sur le viaduc. Calme et précision sont de rigueur sur le chantier. Un compagnon guide le conducteur de la pelle, les autres compagnons se positionnent le long du rail pour vérifier le bon cheminement.

« Pour les déplacer, nous avons mis au point une solution astucieuse qui permet de ne pas endommager le viaduc », précise Enguerran. Cette méthode, conçue par les équipes d’Alstom, est une première sur le Grand Paris Express. Elle consiste à tirer les barres à l’aide de roulettes fixées sous le patin du rail. Habituellement, ces roulettes sont ancrées directement dans le sol. Un mode de fonctionnement ingénieux qui pallie les contraintes liées au viaduc.

Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure
Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure
Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure
Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure

L’aménagement et l’équipement du viaduc se poursuivent 

Ce n’est pas le seul défi qu’Enguerran et son équipe devront relever. De retour à la base-vie, le directeur de travaux nous confie le prochain challenge qui les attend au printemps : « Les travaux auront lieu à plus de 30 mètres au-dessus de la Nationale 118. Nous devrons assurer une sécurité encore plus forte due au passage des véhicules en dessous. » Cette intervention inédite, Enguerran la prépare dès maintenant avec la direction des routes d’Île-de-France.

Franchissement de la Nationale 118, pose du rail d’alimentation ou encore installation des équipements de métallerie, les prochains mois seront chargés pour les équipes Alstom qui continueront d’aménager les 6,7 km du viaduc de la ligne 18. Un tronçon stratégique qui permettra de desservir le pôle scientifique et technologique du plateau de Saclay ainsi que l’Ecole polytechnique. 

Demain, la ligne 18 accueillera 110 000 voyageurs chaque jour. Pour découvrir dès à présent le viaduc et suivre l’avancée des travaux, vous pouvez assister gratuitement à une observation commentée de la future gare Palaiseau. Pour réserver, rendez-vous ici.

Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure
Viaduc de la ligne 18 à Palaiseau : travaux de pose des rails et soudure